Désormais, c'est dans la mer que s'inscrivent les traces de nos pas et c'est dans le sillage du Westerdam, au petit matin, que se dessine l'esquisse de l'avenir ...






lundi 4 avril 2011

Le début de la fin

Après plus de deux mois passés loin de chez nous, loin de la neige et du froid, à se dorer la couenne au soleil ( à l’exception des deux premières semaines où il a plu et il a fait froid) , voici venu le temps de changer d’air et de rentrer chez nous.
Toute bonne chose a une fin, hélas! Nous sommes déchirées entre la tristesse de quitter ce lieu littéralement paradisiaque et la joie anticipée de retrouver ceux qu’on aime, de réintégrer notre campagne et la maison.
Mais, en toute sincérité, j’en prendrais encore un peu …! Terrible, non? Eh oui, j’avoue et j’assume! Ces dernières semaines ont été tellement pleines, agréables, jouissives même qu’il serait difficile d’avoir envie de partir!

Primo, nous nous considérons immensément chanceuses, presque un peu gênées de le dire même! Nous savons que tout le monde (qui le mérite autant que nous) n’a pas nécessairement l’occasion (ou les moyens) de faire une aussi longue escapade au Sud pour se refaire une santé! Nous avons eu cette chance, cette année, de pouvoir passer deux mois ensemble (les années précédentes, Pauline était toute seule en Floride pendant que moi, je retournais travailler et pelleter chez nous!). Ensuite, nous profitons de la Minnie qui, sans être luxueuse (on en a vu des motorisés hyper équipés), répond parfaitement à nos besoins et offre la plupart des commodités de la vie moderne (eau chaude, douche, micro-ondes, cuisinière à gaz et four, climatisation et chauffage, lit queen, larges espaces de rangement, etc. etc.). Cela dit, nous avons très hâte de retrouver notre maison et nos aises, le lave-vaisselle, le tandem laveuse / sécheuse (ici, c’est le lavoir, faut attendre son tour et avoir assez de 0,25$-- petite misère) , nos (confortables) fauteuils de salon, nos minous, Gamin et Nounours et toutes nos petites affaires. C’est quand même long, deux mois, loin de chez soi même si nous manquons de rien!


Cuisine au barbecue


Repas en plein air





Chanceuses aussi parce que même si nous avons eu la déception de modifier nos plans de voyage et de renoncer à pousser plus loin notre périple (Texas, Louisiane, Nouveau-Mexique – on rêvait à la Californie sans trop y croire), le hasard a guidé nos pas vers ce côté-ci de la Floride, la côte ouest, et plus particulièrement St. Petersburg – et le magnifique parc où nous avons trouvé un site disponible, contre toute attente! Nous avons passé près de deux mois ici, nous avons créé des liens avec plusieurs voisins, savouré amplement les beautés et les facilités environnantes (le bayou, la piste cyclable et le sentier pédestre, la piscine, la plage et la mer) et surtout profité au maximum de la vie douce et simple dans ce parc. 


Souper en compagnie de nos voisins et nouveaux amis Jay, Mac
et leur petite Harley
Alors il faut faire une croix sur les repas d’été pris dehors (au moins deux fois par jour, parfois trois!), les longues heures passées à lire, à écrire ou à paresser, étendue dans la chaise longue, à l’ombre, à l’heure où le soleil descend,  les feux de bois le soir pour échapper aux moustiques, les couchers de soleil somptueux, les petits matins frais baignés de soleil, avec les odeurs du printemps qui s’éveille, les longues jasettes avec les voisins, les sorties en ville -- petits bistrots ou restos (dont nous n’avons vraiment pas abusé), bref il faut dire adieu à ce rythme de vie propre au sud et qu’on ne peut pas vraiment recréer chez nous. L’été, par chez nous, c’est autre chose!



silence et méditation


Pauline au repos!










Ici, nous avons du temps, beaucoup de temps. Pauline a sculpté patiemment son oiseau, presque chaque jour. Il lui manque encore des couleurs, des pattes et quelques plumes mais déjà, il a fière allure, le petit faucon (American questrel)! La sculpteure a soulevé beaucoup la curiosité des voisins : plusieurs sont venus lui demander ce qu’elle fait, avec ses verres grossissants, son outil électrique accroché à la table dehors (sa Drimell) et ce drôle d’objet qu’elle tient dans ses mains. On lui a suggéré de faire des pélicans,  de les exposer, de les vendre : vouloir faire fortune, elle trouverait des clients par ici!



La sculpteure à l'oeuvre


Le petit faucon ... pas fini!







Armande a réussi à maintenir un régime quotidien d’une heure à une heure trente d’activité physique soutenue – pas qu’une petite victoire! Surtout les jours où il fait déjà très chaud à 8 heures le matin!  Marche quotidienne de plusieurs kilomètres, en compagnie de Zappa, aquaforme et natation tous les jours, le moins de stress possible, de longs dodos, parfois des siestes l’après-midi et une diète exemplaire (poissons, fruits de mer, salades, légumes à profusion). Bref, cet objectif-là est pleinement atteint! (Passons sous silence la dimension du travail – bonne performance et objectifs atteints là aussi, compte tenu des circonstances, disons!)


Armande en plein boulot!
  
La piscine chaque matin!







Dans nos temps « libres » (!) toutes les deux nous avons pu dévorer plusieurs excellents romans, prendre l’apéro doucement, flâner en tête à tête, réfléchir à l’avenir, déconstruire le monde pour le rebâtir. Nous avons fait plusieurs excursions d’un jour et exploré tous les coins et les recoins alentour, le long de cette côte magnifique sur le Golfe du Mexique.  Il nous reste plein de choses à découvrir, on a bien noté ce qu’on veut revoir et là où on veut retourner.

... sans commentaire!


Pauline et Zappa en grande conversation

Autoportrait à Clearwater







Un autre des objectifs de notre voyage, cet hiver, est également atteint : c’était de trouver un coin où nous aimerions revenir les hivers prochains. Nous avons eu littéralement un coup de cœur pour St. Petersburg – une des villes les plus jolies et les plus agréables qu’on connaisse dans ce coin-ci des États-Unis, et pour le parc où nous campons, à proximité de la mer (on sent constamment la petite brise bénéfique) et à côté du bayou. Avec un peu de chance, nous reviendrons ici l’année prochaine, pour aussi longtemps qu’il nous sera possible d’échapper à l’hiver québécois.

Le centreville de St.Petersburg, FL


L'étang au centre du parc


Le quai sur le bayou








Alors, c’est avec le cœur un peu lourd qu’on plie bagages aujourd’hui. Au fil des semaines, nous avions pris nos aises, déballé toutes nos choses, étalé nos affaires dehors et en-dedans. Il faut tout défaire, tout ranger à sa place dans les coffres,  les armoires et la Jeep, et remettre la Minnie en état de reprendre la route. Aujourd’hui, donc, nous défaisons, lavons, plions, rangeons. Évidemment, on en rapporte un peu plus qu’il n’y en avait au départ – classique quand on revient de voyage!

Pauline balaie le toit de la Minnie avant le départ


La tête dans ... les arbres!








Demain, la météo annonce des orages – mieux vaudrait que tout soit déjà rangé! Nous prendrons la route tôt mercredi matin pour un voyage de près de 2000 km, à faire en quatre étapes et autant de jours, si la météo est favorable. On veut prendre notre temps sans trop étirer le supplice! Environ 600 à 700 kilomètres par jour. Arrêt pour la nuit dans des terrains le long de la route.  Départ chaque matin pour 8 à 10 heures de route. Nous donnerons des nouvelles de notre progression chaque jour sur ce blogue, si les jouets technos / internet veulent bien coopérer un peu!